lundi 9 janvier 2017

Mutualisation de commentaires

En mars 2016, j'évoquais dans un billet intitulé Passerelles le fait que Google Books, via sa plate-forme Google Play, répercute sur ses pages d'ebooks en vente les commentaires publiés sur Babelio. Désormais, sachez que Google Play affiche aussi les commentaires parus sur le site de la Fnac. Dans ce contexte, il est extrêmement curieux que les commentaires du site Kobobooks, partenaire historique de la Fnac, n'apparaissent pas sur le site de la Fnac, et vice-versa. 



Si j'étais Michaël Tamblyn , PDG de Kobo, je serais extrêmement mécontent. Comme s'il ne suffisait pas que Kobo, et son site kobobooks.com, ait perdu son rattachement au site Goodreads et les millions de commentaires qui allaient avec, à présent, on se retrouve avec le géant Google qui récupère les commentaires que postent les clients de la Fnac sur son propre site de vente d'ebooks. 

Et ce, alors même que Kobo et la Fnac sont censés avoir un partenariat privilégié depuis l'arrivée de Kobo en France! Il y a là au minimum de quoi brouiller les cartes dans le jeu des alliances, et si l'on voit un peu plus loin, une opportunité manquée pour Kobobooks d'agréger des commentaires plus nombreux. 

La mutualisation des commentaires Fnac et Kobobooks me semble donc aller de soi, même si cela ne figurait pas dans le partenariat initial -- rien n'interdit de l'amender pour l'améliorer. 

L'Internet 2.0 progresse, et, je pense, va offrir des opportunités plus importantes pour les entreprises se montrant suffisamment agiles.

Dans l'article intitulé Passerelles, j'écrivais: "Kobo, (...), gagnerait sans doute à démarrer de nouveaux partenariats, cette fois avec des blogueurs."

Les conseils que je vais développer ici ne sont pas valables seulement pour Kobo, mais aussi pour les autres plates-formes comme Amazon ou Apple.

Une plate-forme ayant mis en place des contacts avec les auteurs indés et éditeurs est idéalement positionnée stratégiquement pour augmenter le flux des commentaires. 

En effet, la personne en lien avec les auteurs et éditeurs sur une plate-forme comme Kobo est en situation de leur proposer des partenariats livres ou ebooks gratuits en échange d'un commentaire honnête sur un blog, jouant ainsi le rôle de tierce personne si précieuse dans la relation auteurs-blogueurs.

Ce rôle de plate-forme organisatrice de relations entre blogueurs et auteurs, un site comme Livraddict l'a déjà brillamment mis en place, en proposant à des blogueurs des "pools" (groupement) de livres ou ebooks en partenariat, ce qui permet à ces blogueurs (souvent des blogueuses), de choisir les lectures les plus attrayantes, selon leur goût. 

C'est selon moi la formule la plus efficace, celle qui donne un véritable choix aux blogueurs, qui peuvent ainsi "venir faire leur marché" en toute quiétude.

Si un site de vente entrait dans ce cercle, à quel endroit les blogueurs viendraient-ils faire leur marché? Eh bien je verrais bien une section spéciale du blog Kobo, ou d'un blog Amazon par exemple. 

Je verrais bien les ingénieurs de la plate-forme de vente développer un code HTML que les blogueurs intégreraient dans leur article, code qui permettrait au commentaire de se retrouver directement sur la page du livre chroniqué sur le site de vente, en plus de figurer sur le blog.

En échange, les blogueurs qui intégreraient le code HTML auraient un lien direct vers leur blog dans la signature de leur commentaire sur le site de vente. 

Il faudrait bien sûr que la personne en lien avec les éditeurs ou auteurs vérifie que chaque blogueur réclamant un livre dispose bien d'un véritable blog de chroniques. 

Les points de tension à prévoir pour la personne chargée de la relation avec les éditeurs ou auteurs seraient bien évidemment les délais avant chaque chronique, ou le degré de satisfaction de l'auteur une fois la chronique/le commentaire posté.

Chaque acteur, auteur ou blogueur, aurait intérêt à se montrer le plus respectueux possible envers l'autre afin que l'expérience se pérennise, mais la présence du site de revente comme filtre entre les deux devrait permettre de modérer naturellement les choses.
Bon, je suis peut-être trop optimiste. Il y a peut-être, pour un site de vente, un conflit d'intérêt dans le fait de mettre en place de manière trop active un système de commentaires.

Ce conflit d'intérêt pourrait cependant être désamorcé au moins en partie par la fameuse phrase du blogueur/commentateur: "j'ai reçu ce livre gratuitement en échange d'un commentaire honnête." Ce serait en tout cas dans l'intérêt commun de tenter le coup, ne serait-ce que sur une période d'essai de six mois.
   

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