dimanche 15 janvier 2017

Trois ans déjà

Trois ans déjà que j'ai quitté mon CDI au Pôle Emploi pour travailler à temps plein sur l'écriture. Je ne regrette rien, et j'ai de la gratitude envers mes proches, qui ont soutenu ma démarche, et envers mes lecteurs. 

Quand je pense à ma situation d'auteur autoédité, et à cette décision de tout lâcher pour m'efforcer de vivre à temps plein de l'écriture, au fait aussi que je ne m'endette pas suite à ce choix, je repense immanquablement à cette scène du film de Pulp Fiction, à partir de 1 minute 25 dans la vidéo: 


Je me sens comme les personnages joués par John Travolta et Samuel L. Jackson après qu'on leur ait tiré dessus -- incroyablement chanceux. 

J'avais pris cette décision en décembre 2013, pas totalement par moi-même, mais à la suite de la décision du déménagement de l'agence Spectacle parisienne du Pôle Emploi, à l'époque situé dans le XIème arrondissement (rue de Malte), pour aller dans le XVème. 

J'avais eu besoin de ce petit coup de pied aux fesses du destin pour prendre cette décision. Je me souviens de m'être dit qu'en étant au pied du mur, en n'ayant pas d'autre choix, je serai forcé de faire le nécessaire pour survivre. 

Je dois reconnaître aussi qu'à l'époque, j'étais dans une situation extrêmement privilégiée par rapport à de nombreux Français, n'ayant pas de loyer à payer, et ayant remboursé mon prêt immobilier suite à certains héritages (pas le genre d'héritages qui vous rendent riche à millions, mais de ceux qui vous permettent de compléter l'achat d'un pavillon). 

Depuis ce passage à temps plein dans mon activité d'auteur autoédité, j'ai écrit et publié un recueil de nouvelles, Le Vagabond et quatre autres thrillers, j'ai travaillé sur les corrections et la publication de la traduction du Souffle d'Aoles, The Breath of Aoles, et, avec l'aide précieuse de ma correctrice anglaise Dawn Lewis, j'ai assuré la traduction des deuxième et troisième tome, Turquoise Water et The Flames of the Immolated

Bref, j'ai réalisé un rêve. 

J'ai aussi vendu, la plupart du temps en dédicace, 975 livres papier en 2014, 1167 en 2015 et 1387 en 2016. 

Il faut bien vivre. 

Tout cela demande du travail. Ecriture, relecture, mise en page des exemplaires papier, création des ebooks, investissement sur les couvertures, sur les exemplaires auprès des imprimeurs, sur la correction, la traduction (pour le premier tome de ma trilogie), les déplacements, la promotion via les pubs Facebook ou sur des sites spécialisés. Investir toujours, prendre des risques calculés, et apprendre sans cesse, se former au marketing. Et bien sûr, les signatures dans les grands centres commerciaux, entre 10h00 et 19h00 chaque semaine.

Je pourrais estimer que chaque auteur qui travaille moins que moi ne mérite pas de travailler à temps plein sur l'écriture. Je pourrais estimer que le revenu universel inconditionnel est un renoncement par rapport à la valeur travail, qu'il va favoriser les fainéants et les parasites.


Mais ce serait oublier que quelqu'un comme Manuel Valls me considère peut-être bien déjà comme un fainéant et un parasite, du moment que je ne travaille pas 10 heures par jour à creuser des piscines. 

Ce serait oublier à quel point je me sens chanceux d'être dans ma situation. 

Le revenu universel inconditionnel est un vaste sujet, que je ne résoudrai pas en quelques lignes sur ce blog. 

Il faudrait s'arrêter dans un premier temps sur ce que l'on considère comme la "valeur travail", dans un pays où le secteur industriel a quasiment disparu. Le travail me semble beaucoup plus difficile à quantifier et à évaluer dès lors qu'il devient essentiellement intellectuel et non plus physique. 

Le président de Total n'extrait pas lui-même le pétrole avec ses petits bras musclés. Les ingénieurs et techniciens qui ont mis au point les machines d'extraction, les mathématiciens qui ont mis au point les formules et algorithmes permettant la création de robots, les professeurs qui ont enseigné les mathématiques aux grands hommes, ne contribuent-ils pas davantage au PIB que le président de Total?

Combien de métiers qui n'en sont pas dans notre société? Combien de métiers très bien payés à ne rien faire, à la fois dans les grandes entreprises et dans la fonction publique? 

Ce qu'il faut traquer, c'est le gaspillage de ressources, à la fois dans le public comme dans le privé. 

Avec le revenu universel, il faut absolument considérer le verre à moitié plein. C'est pourquoi il faut le mettre en place de manière à "protéger et à émanciper les individus"

Il faut le considérer comme un investissement sur l'avenir, sur chaque Français.

Il faut considérer que la dette de la France est organisée par les grandes entreprises qui ne payent pas leurs impôts comme elles le devraient

Il faut considérer que le chômage en France est organisé par les grandes entreprises, des multinationales dont dépendent le plus souvent les milliers de PME: il faut maintenir une tension sur le travail, il faut que le chômage reste une menace pour "motiver les troupes".

Il faut aussi considérer que l'effort pour que les entreprises s'acquittent de leurs impôts doit être fait au niveau mondial et non national. Puisque l'on a affaire à des multinationales.

Les vrais parasites ne sont pas ceux que l'on croit. 

lundi 9 janvier 2017

Mutualisation de commentaires

En mars 2016, j'évoquais dans un billet intitulé Passerelles le fait que Google Books, via sa plate-forme Google Play, répercute sur ses pages d'ebooks en vente les commentaires publiés sur Babelio. Désormais, sachez que Google Play affiche aussi les commentaires parus sur le site de la Fnac. Dans ce contexte, il est extrêmement curieux que les commentaires du site Kobobooks, partenaire historique de la Fnac, n'apparaissent pas sur le site de la Fnac, et vice-versa. 



Si j'étais Michaël Tamblyn , PDG de Kobo, je serais extrêmement mécontent. Comme s'il ne suffisait pas que Kobo, et son site kobobooks.com, ait perdu son rattachement au site Goodreads et les millions de commentaires qui allaient avec, à présent, on se retrouve avec le géant Google qui récupère les commentaires que postent les clients de la Fnac sur son propre site de vente d'ebooks. 

Et ce, alors même que Kobo et la Fnac sont censés avoir un partenariat privilégié depuis l'arrivée de Kobo en France! Il y a là au minimum de quoi brouiller les cartes dans le jeu des alliances, et si l'on voit un peu plus loin, une opportunité manquée pour Kobobooks d'agréger des commentaires plus nombreux. 

La mutualisation des commentaires Fnac et Kobobooks me semble donc aller de soi, même si cela ne figurait pas dans le partenariat initial -- rien n'interdit de l'amender pour l'améliorer. 

L'Internet 2.0 progresse, et, je pense, va offrir des opportunités plus importantes pour les entreprises se montrant suffisamment agiles.

Dans l'article intitulé Passerelles, j'écrivais: "Kobo, (...), gagnerait sans doute à démarrer de nouveaux partenariats, cette fois avec des blogueurs."

Les conseils que je vais développer ici ne sont pas valables seulement pour Kobo, mais aussi pour les autres plates-formes comme Amazon ou Apple.

Une plate-forme ayant mis en place des contacts avec les auteurs indés et éditeurs est idéalement positionnée stratégiquement pour augmenter le flux des commentaires. 

En effet, la personne en lien avec les auteurs et éditeurs sur une plate-forme comme Kobo est en situation de leur proposer des partenariats livres ou ebooks gratuits en échange d'un commentaire honnête sur un blog, jouant ainsi le rôle de tierce personne si précieuse dans la relation auteurs-blogueurs.

Ce rôle de plate-forme organisatrice de relations entre blogueurs et auteurs, un site comme Livraddict l'a déjà brillamment mis en place, en proposant à des blogueurs des "pools" (groupement) de livres ou ebooks en partenariat, ce qui permet à ces blogueurs (souvent des blogueuses), de choisir les lectures les plus attrayantes, selon leur goût. 

C'est selon moi la formule la plus efficace, celle qui donne un véritable choix aux blogueurs, qui peuvent ainsi "venir faire leur marché" en toute quiétude.

Si un site de vente entrait dans ce cercle, à quel endroit les blogueurs viendraient-ils faire leur marché? Eh bien je verrais bien une section spéciale du blog Kobo, ou d'un blog Amazon par exemple. 

Je verrais bien les ingénieurs de la plate-forme de vente développer un code HTML que les blogueurs intégreraient dans leur article, code qui permettrait au commentaire de se retrouver directement sur la page du livre chroniqué sur le site de vente, en plus de figurer sur le blog.

En échange, les blogueurs qui intégreraient le code HTML auraient un lien direct vers leur blog dans la signature de leur commentaire sur le site de vente. 

Il faudrait bien sûr que la personne en lien avec les éditeurs ou auteurs vérifie que chaque blogueur réclamant un livre dispose bien d'un véritable blog de chroniques. 

Les points de tension à prévoir pour la personne chargée de la relation avec les éditeurs ou auteurs seraient bien évidemment les délais avant chaque chronique, ou le degré de satisfaction de l'auteur une fois la chronique/le commentaire posté.

Chaque acteur, auteur ou blogueur, aurait intérêt à se montrer le plus respectueux possible envers l'autre afin que l'expérience se pérennise, mais la présence du site de revente comme filtre entre les deux devrait permettre de modérer naturellement les choses.
Bon, je suis peut-être trop optimiste. Il y a peut-être, pour un site de vente, un conflit d'intérêt dans le fait de mettre en place de manière trop active un système de commentaires.

Ce conflit d'intérêt pourrait cependant être désamorcé au moins en partie par la fameuse phrase du blogueur/commentateur: "j'ai reçu ce livre gratuitement en échange d'un commentaire honnête." Ce serait en tout cas dans l'intérêt commun de tenter le coup, ne serait-ce que sur une période d'essai de six mois.
   

dimanche 1 janvier 2017

Le match Arianespace contre Space X

La société américaine Space X a célébré le 21 décembre dernier sur Tweeter le premier anniversaire de l'atterrissage sur Terre d'une fusée ayant lancé un satellite en orbite. Cette fusée, c'est la fusée Falcon 9. J'expliquais dans un billet en novembre dernier à quel point le silence médiatique en France à propos de cet événement incroyable me semblait scandaleux. En lisant un article à propos de la réutilisation du premier étage du Falcon 9, il m'a semblé entrevoir une certaine crainte du futur de la part du PDG d'Arianespace, Stéphane Israël

L'article en question, en anglais, est paru sur le site Space News en avril dernier. Cliquez ici pour y accéder. 

Bon, je ne vais pas vous mentir, je ne suis pas un spécialiste des questions spatiales. Vous avez ici le point de vue d'un profane. 

Mais un profane qui s'informe, et qui essaie de démêler le vrai du faux. 

Je ne prétendrai pas non plus être un observateur neutre: bien que je salue les succès d'Arianespace, et que je suive avec grand intérêt les péripéties de Thomas Pesquet, l'astronaute français envoyé sur la Station Spatiale Internationale, je trouve clairement qu'Arianespace manque d'ambition pour l'humanité. 

La société Space X, à l'inverse, me semble avoir une démarche extrêmement volontariste dans la conquête et la colonisation spatiale. 

Et n'allez pas me dire qu'il faut d'abord régler la faim dans le monde et explorer à fond les océans avant de gaspiller de l'argent dans l'exploration spatiale. Un petit coup d’œil à l'Histoire vous prouvera que ce n'est pas ainsi que les choses se font.

La découverte de Cuba par Christophe Colomb, puis du Vénézuela par Amerigo Vespucci a clairement donné aux hommes une nouvelle perspective sur le monde, mais aussi sur eux-mêmes. 

Alors oui, au vu du comportement barbare des conquistadores, des génocides et du pillage des ressources, au vu de tout ce qu'il se passe de nos jours, il est tout à fait légitime de se demander si l'homme mérite de découvrir de nouveaux mondes. 

C'est d'ailleurs une question que je me pose à la fin de ma nouvelle Marinopolis. 

Je respecte le point de vue de ceux qui estiment que l'homme ne sera jamais prêt à découvrir d'autres planètes, et qu'il doit donc rester sur Terre. 

Mais c'est un point de vue qui me paraît fondamentalement pessimiste. On a le droit d'être pessimiste, mais l'inverse est également vrai. Je ne partage donc pas ce point de vue. Ce n'est tout simplement pas ma vision de la vie.

Sauf erreur de ma part, la clé de voûte de toute la stratégie spatiale d'Elon Musk et de Space X vient de la réutilisation des fusées envoyées dans l'espace.

Pour citer Elon Musk, le PDG (entre autres) de Space X, sur son site: Si l'on pouvait comprendre comment réutiliser des fusées comme on peut le faire avec les avions, le coût de l'accès à l'espace se trouverait réduit d'un facteur d'une centaine. Un véhicule pleinement réutilisable n'a jamais été réalisé auparavant. Ceci est la percée fondamentale nécessaire pour révolutionner l'accès à l'espace.

Dans mon article sur Space X, j'écrivais: Alors certes, tout n'est pas encore réglé. Space X doit encore prouver que les fusées qui se sont posées sont réutilisables après maintenance.

Et c'est en effet le point critique. Space X se montre extrêmement discret sur la réutilisation du premier étage de la fusée ayant atterri. La remise en état de cet étage pour un coût abordable, et surtout la fiabilité de cet étage après remise en état, est en effet un défi qui promet d'être énorme pour Space X.

Dans l'article sur la réutilisation de la fusée Falcon 9  de Space X, on trouve un extrait des propos de l'ex-adjoint de la NASA Dan Dumbacher. Il évoque le cas des SSME, les moteurs de la coûteuse navette spatiale américaine, qui se posait sur Terre une fois ses missions accomplies. Nous avons essayé de rendre ces moteurs réutilisables pour 55 vols, dit Dumbacher. Regardez combien de temps et combien d'argent nous avons investi pour y parvenir, et nous n'avions toujours pas réussi à le faire pour l'intégralité des composants des moteurs. Je veux être réaliste: Nous ne sommes pas aussi malins que nous pensons l'être, et nous ne comprenons pas l'environnement autant que nous pensons le connaître.

Un avis d'un expert, et qui a de quoi refroidir les enthousiasmes, n'est-ce pas...

Selon la société Jefferies International, si le premier étage du Falcon 9 devenait vraiment réutilisable, le prix du lancement de chaque fusée coûterait entre 20% et 40% de moins, en fonction de la redistribution à la clientèle de Space X des économies effectuées (dans le premier cas, on est sur 50% de redistribution des économies, dans le second cas 100%).

L'enjeu est donc de taille. 

L'enjeu est plus important encore si l'on considère les propos du PDG d'Arianespace, le Français Stéphane Israël, auxquels l'article fait écho. Selon lui, la société Arianespace ne sera jamais capable de réutiliser des étages des fusées Ariane, car, étant donné le prix de la remise en état des étages, il faudrait, pour en tirer un bénéfice, qu'une fusée partiellement réutilisable soit lancée 35 à 40 fois dans l'année.

Pour qu'une fusée partiellement réutilisable devienne viable, il faut donc de nombreux lancements dans l'année.

Selon l'article, Ariane 6, qui succédera à Ariane 5, devrait être lancée 12 fois par an à partir de 2023.  Insuffisant.

Par curiosité, je suis allé sur le site Spaceflightnow, où l'on voit tous les lancements prévus cette année. 

Pour les fusées Ariane, je n'ai vu que deux lancements en 2017. 

Pour les fusées Falcon 9, j'ai vu douze lancements en 2017, plus deux lancements pour le Falcon Heavy, le successeur du Falcon 9.

Maintenant si l'on prend les lancements par la société Arianespace, à Kourou en Guyane, des fusées Vega et Soyouz, et qu'on les ajoute à ceux d'Ariane, on arrive à 10 lancements dans l'année. On est toujours loin du compte.

J'ai fait quelques recherches sur le net, et je ne suis pas parvenu à trouver d'agenda de lancements de la fusée Ariane, que ce soit sur le site de l'ESA, European Space Agency, l'Agence spatiale Européenne, ou sur des sites dédiés à Ariane. 

Sur le site dédié aux missions de Space X, j'ai vu 42 lancements prévus de Falcon 9 et de Falcon Heavy cumulés, en comptant les missions de réapprovisionnement de la station spatiale internationale. Seulement, aucune date n'est indiquée. 

Je pense que le flou sur les dates de lancement est intentionnel de la part d'Arianespace comme de Space X. L'ambition de la société Space X, cela dit, me semble évidemment transparaître dans son programme de lancement, même s'il n'y a pas de dates. 

Il faut savoir que les dates de lancement sont souvent reportées en raison de difficultés techniques ou météo. 

On voit tout de même que le marché intérieur des lancements aux Etats-Unis est beaucoup plus important qu'en Europe. C'est ce qui fait penser à des personnes comme Stéphane Israël que le coût de réutilisation des fusées n'est pas un objectif atteignable pour une société européenne. 

C'est aussi ce qui me fait détecter une certaine crainte dans les propos du même Stéphane Israël: Space X ne peut manquer de vouloir mener une politique très agressive de lancement de satellites pour rentabiliser son programme de réutilisation, politique qui va aller au détriment d'Arianespace. 

Je signale tout de même au passage qu'une grande incertitude existe par rapport à la politique spatiale de Trump et de son gouvernement. La Nasa reste un client incontournable d'Elon Musk, et je pense que cette incertitude pèse sur l'avenir de Space X. 

Alors, que tirer de toutes ces informations? 

Désolé de devoir le dire ainsi, mais les propos de Stéphane Israël comme la politique d'Arianespace semblent défaitistes au profane que je suis. 

Pourquoi? Parce que ce n'est qu'en réussissant dans un premier temps à faire se poser une fusée au sol après mise en orbite que l'on va être en mesure de déterminer le coût de sa remise en état. 

La société Space X dispose de vraies données en ce sens. Les évaluations de Stéphane Israël par rapport au coût de la remise en état d'un étage, en l'absence de données, me semblent relever du pifomètre. 

Ce n'est qu'en réussissant dans un premier temps à faire se poser une fusée au sol après mise en orbite que l'on va pouvoir déterminer, au moment de la construction de l'étage en question, quels secteurs renforcer, quelles contraintes s'appliquent, comment protéger au mieux les différents composants, comment les fabriquer. 

Certes, selon Dan Dumbacher, de la NASA, c'est super difficile et coûteux de protéger ces composants. Mais on ne peut y parvenir que si on essaye. Il n'y a pas d'autre choix si l'on veut baisser le coût du voyage spatial, et il n'y a pas d'autre choix que de baisser le coût de voyage spatial si l'on veut faire de l'exploration, et en particulier de l'exploration humaine. 

Tout cela passe par beaucoup d'investissement dans la recherche et le développement, des domaines qui sont, il me semble, beaucoup plus le point fort de Space X que d'Arianespace. 

Derrière chaque entreprise, il y a un esprit, une philosophie. Je suis désolé, mais l'esprit d'Arianespace me semble très éloigné de l'esprit des pionniers.

L'état d'esprit que je perçois chez Arianespace est attentiste: on attend que Space X prenne les risques, en croisant très fort les doigts pour qu'ils mettent leurs résultats en open source, afin de pouvoir devenir compétitif le moment venu.

C'est l'esprit pionnier, l'esprit de conquête, à mon avis, qui manque à la société européenne, bien davantage que les moyens financiers.