dimanche 26 juin 2016

Science-Fiction Israelo-Palestinienne

En réfléchissant à la résolution du conflit israélo-palestinien, je me suis rendu compte que je bâtissais une histoire de Science-Fiction. Mon idée était de créer un Etat laïque dans les frontières actuelles d'Israël et de la Palestine baptisé PalestIsraël, avec pour mot d'ordre "faites l'amour, pas la guerre". J'assume complètement l'aspect Bisounours de l'idée, parce que c'est justement en réfléchissant à une utopie (bien plus que de l'anticipation, mon idée relève de la Science-Fiction tant les difficultés semblent invincibles) que l'on peut mettre en lumière tous les obstacles qui empêchent sa réalisation. 

Plus de murs, plus de clôtures, et un seul pays, que se partagent les Israéliens et les Palestiniens: l'idée m'est peut-être venue en réaction à l'indigne fermeture des frontières de la plupart des pays d'Europe devant l'afflux de réfugiés, en particulier Syriens. 

Le conflit entre Israël est la Palestine est en effet tellement endémique que si l'humanité parvenait à le surmonter, elle aurait peut-être accompli un grand pas dans la résolution de tous les conflits.

Je suis donc allé plus loin. Dans cette utopie, PalestIsraël serait un Etat laïque, acceptant les différentes religions. Ces religions seraient donc privées de leur pouvoir décisionnel et politique.

Afin de garantir enfin la paix, afin d'empêcher que le sang ne coule, il faudrait lier les deux pays par le sang. 

Les enfants adultes des familles les plus influentes d'Israël et de la Palestine seraient incités à se rencontrer sur des sites de rencontre pour contracter des mariages. Et ce afin de montrer l'exemple à toutes les autres familles. Eh oui, comme je le disais, "faites l'amour, pas la guerre"!

Les familles israéliennes sans enfant seraient incitées à adopter des enfants palestiniens livrés à eux-mêmes. 

L'idée d'un double enseignement religieux peut sembler folle, en tout cas hautement contradictoire, quand chaque religion prétend être la seule légitime. 

Et pourtant, en contrepartie de l'adoption et du mariage, les enfants, y compris adoptés, auraient droit à l'enseignement des deux religions, l'islam et le judaïsme (ou la religion abrahamique, si l'on préfère) et choisiraient d'eux-mêmes celle qu'ils souhaitent embrasser... ou s'ils font un autre choix.

En France, les religions ont appris à cohabiter. Pourquoi n'en irait-il pas de même en PalestIsraël? 

Cette cohabitation ne peut se faire que si chaque religion apprend à gommer les aspects les plus conflictuels de l'interprétation des textes. 

Ainsi par exemple de la notion de peuple élu de Dieu dans le judaïsme: mal interprétée, cette notion se rapproche fortement de la notion de race supérieure Aryenne. 

Mal compris, le fait qu'un Juif ne puisse être Juif que si sa mère est Juive peut conduire à la fausse idée de "sang juif": comment imaginer qu'il n'y ait pas eu mélange des sangs au fil des nombreuses générations et de la diaspora juive?

De la même manière que les religions doivent faire preuve d'ouverture, il faut aussi que les traditions mettent de l'eau dans leur vin afin de privilégier le "vivre ensemble". 

Il ne s'agit pas de colonialisme, ni d'occidentalisation du mode de vie, ni encore moins de vouloir priver les peuples de leur identité propre. Les repères fournis par la tradition sont indispensables dans une société aussi mouvante que la nôtre. 

Il s'agit simplement d'adapter les traditions pour ne pas devenir leur esclave. 

Je forçais un peu le trait en parlant d'alliances entre familles hébreuses et palestiniennes. Mais qui peut prétendre qu'une Israélienne ne soit jamais tombée amoureuse d'un Palestinien, ou une Palestinienne d'un Israélien? 

Quand le poids de la religion ou des traditions empêche l'union de se faire, c'est à chaque fois une occasion manquée pour la paix entre les peuples.  

Ce n'est pas non plus que je sois anti-religieux. Mais il faut bien reconnaître que des religions, notamment comme le catholicisme et l'islam, ont en commun de frustrer les appétits sexuels. 

L'exemple des prêtres catholiques pédophiles vient évidemment en premier lieu à l'esprit. Mais le fait de promettre le paradis et les vierges dans une autre vie n'est pas beaucoup mieux. 

Le massacre d'Orlando dans une boîte gay par un terroriste se revendiquant d'un islamisme radical, et lui-même gay, selon toute évidence, me paraît dénoter une vraie frustration sexuelle. A ce sujet, on aurait sans doute beaucoup à apprendre des Bonobos (oui, les singes). 

Les responsables religieux ont d'énormes responsabilités dans les guerres et le comportement des gens, mais pour pouvoir assumer ces responsabilités, encore faut-il soi-même se mettre au clair, non seulement avec la sexualité, mais aussi avec les tabous que sont l'homosexualité masculine et féminine.

Une autre démarche essentielle, liée à l'aspect tabou de la sexualité, sera bien sûr de reconnaître beaucoup plus de droits aux femmes. Cela reste plus que jamais d'actualité dans toutes les sociétés, y compris la société occidentale soi-disant évoluée. 

La vraie évolution passera par là, j'en suis persuadé.

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