lundi 14 mars 2016

Tendances de l'autoédition 2016

Le site IDBOOX relaie les résultats d'une étude publiée par Book on Demand (BOD) en association avec Edilivre auprès de 926 auteurs indépendants, 338 lecteurs, et 88 libraires. J'ai souhaité réagir sur une partie de ces résultats, que je reprends en italique. Cliquez sur ce lien pour accéder à la totalité des résultats.   

Ma première réaction concernera le volume du sondage, qui déjà, pose problème: le nombre de personnes sondées n'est pas suffisamment élevé pour autoriser une représentativité vraiment fiable.    
 
On relèvera aussi que les commanditaires du sondage sont deux sociétés d'édition à compte d'auteur, et qu'il ne s'agit donc pas d'un sondage indépendant, loin s'en faut. 
 
Je ne suis pas statisticien, mais il me semble qu'il faudrait une population minimale de 3000 personnes pour chaque sondage pour fiabiliser chaque partie. 
   
A ce sujet, la lecture de Thinking, fast and slow de Daniel Kahneman, Les deux vitesses de la pensée en français, me semble essentielle, à la fois pour les sondeurs, les auteurs et le grand public.    
   
L'ouvrage démonte (et dénonce) en effet pas mal de biais de la pensée humaine. C'est pourquoi je ne commenterai pas les réactions des 338 lecteurs, car même si celles-ci sont très favorables aux auteurs indépendants, ces réactions ne sont pas assez représentatives.   
  
Je reviendrai malgré tout sur certaines questions posées aux libraires, et leurs réponses, en raison de problèmes de formulation.   
Pour 87% des répondants l’écriture est un loisir, 57% annoncent que c’est leur occupation principale et 31% considèrent que l’écriture est une source de revenus. 77% sont des « auteurs loisirs » et 23% des auteurs « experts »

Des auteurs comme Jacques Vandroux et Charlie Bregman ont pointé, en commentaire sur Facebook, cet étonnant contraste entre les 87% qui considèrent que l'écriture est un loisir et les 57% qui annoncent que c'est leur activité principale.  
         
On pourrait même y voir un paradoxe. La seule explication qui me vient à l'esprit est que les 57% correspondent majoritairement à une population de retraités qui ne désirent pas vivre de leurs ventes, mais font néanmoins de l'écriture, et de l'autoédition simplifiée, leur activité principale.   
Il ne faut pas oublier que pour une personne à la retraite, le processus de publication: sélection d'un manuscrit puis publication dans les deux ans, est trop long. Nombreuses sont les personnes qui ignorent si elles vivront encore lorsque leur manuscrit aura enfin été accepté, puis publié.   
                      
Tout le monde ne s'appelle pas Stéphane Hessel.  
    
92% estiment que l’autoédition est un processus simple.
 
Quel format ? 55% des indépendants publient en version papier et ebook, 40% uniquement en papier et 5% qu’en numérique (ce dernier chiffre est assez étonnant car bien évidemment les auteurs passant par KDP ou Kobo ne sont pas ou peu pris en compte étant donné le panel).   
Le chiffre de 92% qui estiment que l'autoédition est un processus simple me paraît en contradiction avec avec les 5% qui publie uniquement en numérique (ebook), et les 40% uniquement en papier.    
                        
Si l'autoédition n'avait consisté qu'à publier en version ebook, oui, j'aurais pu reconnaître que le processus de mise à disposition du public d'un livre s'est considérablement simplifié.  
  
Mais à partir du moment où l'on cherche à s'autoéditer en faisant des livres papier correctement maquettés et typographiés, l'autoédition est déjà loin d'être si simple.    
 
Sans parler bien sûr de la recherche de couvertures de qualité professionnelle et du travail adéquat de relecture/correction/réécriture, travail qui est tellement exigeant que même les "professionnels de la profession" ne rendent pas des copies parfaites.    
  
Sans parler non plus du secteur clé de la diffusion/distribution. 
Il faut donc savoir ce qu'on entend par autoédition.   

S'il s'agit d'une comparaison entre l'autoédition et l'édition traditionnelle, toujours pour ce qui est du processus de mise à disposition du public d'un livre, je peux comprendre que l'on trouve l'autoédition plus simple. 
  
51% pensent qu’ils gagnent plus que s’ils passaient par un éditeur traditionnel.   
Voilà une réponse qui me paraît mal formulée et incomplète. Dans mon esprit, la réponse complète devrait être "51% pensent qu'ils gagnent plus que si leur livre avait été publié et mis en rayon par un éditeur traditionnel".    
  
Ou alors, les personnes qui ont répondu n'ont pas conscience que le taux d'acceptation des manuscrits n'est au maximum que de 1 sur 600 ou 700 dans les maisons d'édition bénéficiant de solides réseaux de distribution/diffusion, d'après mon expérience personnelle.          

Et encore... Cet article de 2012, qui semble bien documenté, de l'Express, fait état du nombre total de manuscrits envoyés par an en maison d'édition, et toutes maisons confondues, on serait à 1 manuscrit publié sur 6000 en moyenne (merci à Nila Kazar pour le lien).  
    
Ces personnes ne réalisent pas que leur livre aurait selon toute vraisemblance été recalé et que donc, forcément, ils ne peuvent gagner que beaucoup plus qu'en passant par un éditeur traditionnel (et notamment s'ils optent pour une autoédition avec prise de risque financière minimale, comme semblent le démontrer les réponses à certaines autres questions).   

Il semble en tout cas évident que dans l'esprit des personnes qui ont répondu, la comparaison ne se fait pas seulement en termes de pourcentage de revenus d'auteurs de services d'impression à la demande comme BoD, et de pourcentage de droits d'auteurs perçu en maison d'édition traditionnelle: si une telle comparaison avait été faite, on serait bien au-dessus de 51%. 

Ce que gagne un auteur : les auteurs publiant des romans gagnent en moyenne 100 euros (l’étude ne précise pas si c’est par mois, par an ou sur toute la durée de vie du livre) Ceux qui publient des livres spécialisés gagnent en moyenne 400 euros (même restrictions que ci-dessus).

J'espère qu'on ne dira pas que j'ai l'égo trop boursouflé, mais quand je vois que les auteurs publiant un livre gagnent en moyenne 100 euros, j'ai l'impression de ne pas être sur la même planète.

Evidemment, si c'est 100 euros par livre et par mois, c'est déjà autre chose, mais ce n'est pas l'impression que ça me donne.
Une statistique qui conforte l'impression de départ: l'écrasante majorité des répondants considèrent en effet l'écriture comme un loisir.

Du côté des libraires (88 répondants) 75% déclarent proposer des livres autoédités. (pas de précision s’il s’agit de librairies en ligne ou physiques).

Outre le problème de fiabilité statistique mentionné en début d'article, les 75% qui déclarent proposer des livres autoédités me paraissent un chiffre trop vague. Les proposer comment? S'il sagit de livres papier en dépôt-vente, j'ai déjà expliqué que lorsque l'objectif est d'en vivre, ce ne pouvait pas être un système viable pour les auteurs.   

Dans mon expérience, il est extrêmement rare que des libraires prennent des exemplaires d'auteurs indépendants à compte ferme, sans condition de retour, parce qu'ils estiment connaître suffisamment le livre et leur clientèle, et pouvoir mettre les deux en relation.   

S'il s'agit d'ebooks en vente sur un site, alors, même un auteur autoédité comme moi peut se dire libraire, puisque je vends mes ebooks sur mon site

43% auraient déjà organisé des séances de dédicaces avec des auteurs indépendants.    
 
Apparemment une bonne chose, mais si ces 43%, parce qu'ils reçoivent des indés, estiment proposer des livres autoédités, cela réduit d'autant le premier chiffre de 75%. 

En conclusion, je dirais que si ce sondage est assez intéressant, c'est un peu à contre-sens, parce qu'il démontre, de par les réponses des participants, la méconnaissance d'un secteur dans lequel on n'a fait que tremper un orteil. 

De la part des organisateurs, BoD et Edilivre, la vision du secteur, de par l'imprécision des questions, me semble également schématique.

jeudi 3 mars 2016

Cover Reveal: The Flames of the Immolated

The last book of the Ardalia trilogy, The Flames of the Immolated, will hopefully be released this summer. Thibaut Desio has done the original cover art, and it has been tweaked by Velvet Wings Design. Think Epic Fantasy in a prehistoric world...



The first book, The Breath of Aoles, is FREE on Amazon, Apple, Kobo and Barnes & Noble.

Turquoise Water, the second book, is priced at $4.99 on Amazon, Apple, Kobo and Barnes & Noble.

The third novel, The Flames of the Immolated, will be the longest, with 24 chapters. 

Thank you to all the readers who left wonderful comments about the two first books on the retailers' sites and on Goodreads!

The Breath of Aoles: 

A hooded silhouette was outlined on an overhanging rock in the blue lunar light of Tinmal and Hamal. Motionless, the individual was tracking his every movement.
Pelmen shivered.
 He looks more like a protodactyl ready to fall on its prey than anything else. Not wishing to find himself alone in the presence of the unnerving stranger for a moment longer than necessary, with no further thought to what Komel was doing, he hurried back to the relative safety of the hut.

A fantasy novel set in a prehistoric world

Pelmen hates being a tanner, but that’s all he would ever be, thanks to the rigid caste system amongst his people, the hevelens. Then he meets Master Galn Boisencroix and his family. The master carpenter opens up a world of archery to young Pelmen, who excels at his newfound skill. But Pelmen’s intractable father would have none of it, and tries to force Pelmen to stay in the tannery.

One day, however, Pelmen’s best friend and Master Galn's son, Teleg, disappears. Lured away by the prospect of untold riches through mining amberrock, the most precious substance in the world, Teleg finds himself a prisoner of the Nylevs, fierce fire-wielding worshippers of the god of destruction.

Now Pelmen must leave all he knows behind, overcome his fears and travel across the land, in search of his childhood friend. Along the way, he will ally himself with strange and fantastic beings: a shaman who controls the Breath of Aoles, or the power of the wind, a krongos, a creature of the mineral realm who can become living rock, and a malian, adept at water magic.

What readers are saying

"Forget elves, dwarves, trolls and dragons. In Ardalia, you have all sorts of alien species that fit well into the ecosystem of a low-magic world, which is sort of elemental in its own way. The originality is excellent here." —Awesome Indies

"I absolutely loved this book. It is phenomenal. The power of the author’s imagination and his use of language really make it a brilliant read. It's complex but you get used to it and really start to enjoy it." —Paige

"The story is great. Lots of adventure, action, some romance. The main character's coming of age is great to follow. He is overcoming the arrogance of youth, and realizing other cultures often have much to offer." —Mike

"This story was really good. It drew me in from the first few pages and was packed with adventure, excitement, and danger. The main character, Pelmen, is just an ordinary tanner at the bottom of the “totem pole”, wishing to escape for a better life at the start. But instead of escaping with his friend for a better life, he is thrown into a dangerous world where he has to learn to fight in order to survive." —Dakota

Turquoise Water: 

Flames were everywhere. Taller than a krongos, swift and dominant, they were dancing a bloody dance of chaos and madness. Just one step forward, and they would seize him in their deadly embrace, scorching his body and feasting upon his soul. Pelmen turned. The tongues of fire behind him drew back, outlining the path to salvation.

A new installment in the prehistoric world of Ardalia

Along the Great Rift, in the heart of the volcano Ixal, Valshhyk the Immolated is stirring. The creatures corrupted by his putrid fumes are growing in number daily. Within the fiery walls of Sinista, the amberrock swords, axes and lances of an army of outcasts gleam, waiting. The day is drawing near when the ties binding the dark god will collapse. Then, the nylevs will surge forward from the depths of the abyss.

Pelmen, Xuven, Teleg, Elisan-Finella and Lominan, the Messengers of Destiny, have an urgent mission. However, dissent soon rears its ugly head and they go their separate ways. Who among the Children of Aoles or Malia will succeed in warning the world of the danger it faces? When the time comes to confront the servants of the Sacred Fire, will the Breath of Aoles and the power of the Turquoise Water be enough to defeat them?

What readers are saying:

"I really enjoyed the two different perspectives and the two different main struggles that each group has to overcome. It was refreshing and full of a lot of good action and story development. The internal struggles were compounded with the insurmountable politics and allied conflict. Not only do they have to warn everyone but they have to revisit their past struggles and problems. They have to break through political and strategic barriers." —TM Borgwardt

"I really liked this book, it is a strong relevant second in the series. You get a look at the struggles of working together and overcoming diversity to secure a common goal." —CRB Amazon

"This story picks up where the first book "The Breath of Aoles" left off.
The writer continues to intrigue and leaves wanting more with this magic, fantasy and adventure series. I look forward to the 3rd book!" —Gene


Giveaway: There is a giveaway of the signed paperback book of Turquoise Water on Goodreads. It will end very soon, on March 5.



Goodreads Book Giveaway

Ardalia by Alan Spade

Ardalia

by Alan Spade

Giveaway ends March 05, 2016.
See the giveaway details at Goodreads.
Enter Giveaway

mercredi 2 mars 2016

Passerelles

Le saviez-vous? Il existe une passerelle entre les commentaires publiés sur le site Babelio et le site de ventes d'ebooks Google Play. Chaque commentaire publié sur Babelio se retrouve ainsi sur la page de l'ebook correspondant sur le site Google Play. Ce type de partenariat est à l'avantage à la fois des sites de ventes, des auteurs et des lecteurs, surtout lorsque l'on sait combien il est difficile, pour les auteurs, d'obtenir des commentaires directement sur le site de vente. 

Ce type de partenariat gagnerait sans doute à se voir élargi. On sait par exemple qu'Amazon possède le site Goodreads. Pour autant, les commentaires Goodreads ne sont pas transférés automatiquement sur Amazon. 

Pour les auteurs traduits en anglais ou anglophones, il est évident que le nombre de commentaires est plus important sur Goodreads que sur Amazon. 

La traduction anglaise du Souffle d'Aoles, The Breath of Aoles, a par exemple été commentée 54 fois sur Goodreads contre seulement 37 fois sur Amazon Etats-Unis.  

Il faudrait juste qu'Amazon soit capable de reconnaître dans quelle langue a été posté un commentaire sur Goodreads, afin d'envoyer ce commentaire sur les boutiques des pays parlant cette langue.

Donc, même si des liens vers les boutiques de ventes existent sur Goodreads, il est évident qu'un site comme Amazon vendrait encore plus d'ebooks avec des commentaires Goodreads se reportant automatiquement sur Amazon, comme cela se fait entre Babelio et Google Play.

Vous allez me dire, les personnes commentant sur Goodreads ne veulent pas forcément voir leur commentaire apparaître sur Amazon. Il suffirait alors de leur donner le choix, avec une case à décocher pour que leur commentaire n'apparaisse pas sur Amazon. 

Sur le site Kobobooks, il est maintenant très facile de laisser un commentaire ou une note. Kobo, qui avait justement initié ce type de partenariat/passerelle avec Goodreads à ses débuts (avant le rachat de Goodreads par Amazon), gagnerait sans doute à démarrer de nouveaux partenariats, cette fois avec des blogueurs. 

Les blogueurs ont la liberté de décider de copier/coller leur commentaire sur un site de vente. S'ils souhaitent que leurs chroniques soient davantage lues, cela peut d'ailleurs être un bon moyen. 

Mais pour des sites comme Kobo, il pourrait être stratégiquement bien vu d'offrir des réductions sur des ebooks, voire sur des liseuses électroniques, pour les blogueurs s'engageant à poster régulièrement sur leur site. 

Une chronique représente souvent une passion, mais aussi un vrai travail du moment qu'elle est sérieuse et argumentée. Je ne vois rien de choquant à ce qu'une forme de rémunération indirecte soit liée aux chroniques, à condition que cette rémunération provienne d'un site de vente et non d'un auteur ou éditeur en particulier, pour des raisons évidentes de conflit d'intérêt. 

On sait aussi qu'il existe des liens d'affiliation, qui permettent déjà aux blogueurs ou sites de regagner de l'argent sur les livres vendus sur les grands sites de vente. Mais l'un n'empêche pas l'autre, non? 

Un plus grand nombre de commentaires sur les sites de ventes, dans la mesure où ce sont des commentaires honnêtes, entraînera un plus grand dynamisme favorable aux ebooks. 

Même si Google Play est loin d'être le partenaire le plus généreux envers les auteurs indépendants, il faut bien le dire, ce que fait Babelio va donc dans le bon sens, et mérite d'être salué.